Animaux et végétaux disparaissent aujourd’hui à un rythme cent à mille
fois supérieur au rythme naturel. C’est ce constat qui a amené les États
à signer la Convention sur la biodiversité en 1992 à Rio de Janeiro.
Depuis, l’histoire de ce texte a été chaotique, les réunions des parties
(les États) rarement fructueuses. Pourtant, dès 1993, le nombre de
signatures permettait sa ratification, mais pour quels engagements ?
Seule l’entrée en vigueur en 2003 du Protocole de Carthagène sur la
prévention des risques biologiques peut faire croire à une avancée. Mais
ce texte destiné à protéger la santé humaine et l’environnement contre
les effets potentiellement nocifs des produits liés aux biotechnologies
présente un bilan fort maigre. Il n’est que partiellement appliqué.
Les doctrines en matière de lutte contre l’érosion de la biodiversité
ont beaucoup évolué. Les indicateurs permettant de mesurer le recul
effectif du monde vivant ne sont toujours pas scientifiquement
stabilisés. On s’est d’abord beaucoup penché sur le sort d’animaux
emblématiques et de plantes rares, se focalisant sur la préservation des
espèces. Avant de s’apercevoir que ces espèces ne pouvaient se
maintenir que si leur habitat était lui même en bon état écologique. La
notion de maintien des écosystèmes a alors pris le pas sur les seuls
efforts de préservation : quelle place laisser aux espaces naturels ?
Comment les gérer? Quel rôle accorder aux populations riveraines ? Et
surtout qui peut les exploiter? "Il importe de continuer à assurer
les services écosystémiques et à garantir l'accès à ces services, en
particulier pour les populations démunies qui en dépendent directement" :
c’est ce qu’ont tenu à rappeler les 28 chefs d’États africains
signataires de la Déclaration de Libreville sur la biodiversité et la
lutte contre la pauvreté en Afrique, signée vendredi 17 septembre 2010
au Gabon. C’est tout cela qui est remis sur la table à Nagoya : des
questions essentielles qui engagent l’avenir de l’Humanité tout entière,
de façon encore plus intime pour l’homme que peuvent être celles du
changement climatique. C’est cela qu’entend interroger, discuter,
enregistrer l’équipe de Gaia Network. Traquant entre les notes
désenchantées, les chants d’espoirs.
Gaia Network en partenariat avec la FRB
Production de 6 DVD "Histoire et prospective autour de la Convention sur la biodiversité"
Production d’un documentaire de 52’ "Le sommet de Nagoya"